Le slow tourisme ou tourisme lent est une forme de voyage où l’on prend le temps de vivre, de découvrir et de privilégier les rencontres avec les locaux. Ici, pas d’écran et de visite bâclée. Place à la douceur du temps, la déconnexion et l’authenticité.
Inspirée du concept de la slow food – un mouvement visant à redécouvrir le goût d’une nourriture saine et de qualité -, le slow tourisme consiste à prendre son temps en privilégiant les destinations proches et en utilisant des moyens de transports moins polluants. Fini les visites au pas de course, place à la détente et au repos ! L’idée est simple : se laisser aller et profiter de ses vacances sans planning strict.
Peut-être n’en avez-vous pas conscience, mais adopter le slow tourisme ou slow travel, c’est agir en faveur d’un tourisme durable. Moins de déplacements, des rencontres avec la population locale (artisans, agriculteurs, restaurateurs, créateurs…) ou des activités douces telles que le vélo, la marche ou le kayak. Un modèle alternatif de voyage qui favorise donc l’économie locale, la protection de l’environnement et les initiatives sociales.
À l’inverse de votre quotidien digitalisé et numérisé, le slow tourisme promeut l’échange et la reconnexion à la nature, la terre et à ses proches. Profitez-en pour opérer une digital détox et recharger les batteries ! Réveillez-vous en écoutant le chant des oiseaux et profitez de la fraicheur revigorante d’une baignade dans la rivière l’après-midi. En début de soirée, prenez l’apéritif au son des cigales sur votre terrasse. Un seul mot d’ordre : vivre l’instant présent. Évitez les écrans et préférez un magazine ou un bouquin. Pour les plus accros, sachez qu’il existe des retraites digitales de yoga, méditation, cure thermale ou randonnée.
Le slow tourisme c’est avant tout un comportement touristique différent. L’objectif n’est pas de partir au bout du monde et d’effectuer des sauts de puces de villes en villes. Mais plutôt de s’accorder du temps pour découvrir sereinement l’endroit où vous avez posé vos bagages. Le tourisme lent c’est partir à la rencontre des locaux, partager un bout de leur quotidien et laisser la place à l’imprévu ainsi qu’à l’émotion. Attention, rien ne vous empêche néanmoins de partir à l’étranger. Sur place, essayez cependant de vous concentrer sur un endroit en particulier. Misez également sur des guest house, des chambres d’hôtes ou des expériences de volontariat comme le Wwoofing. Dans ce dernier cas, vous êtes hébergés et nourris en échange de quelques heures de travail dans des fermes.
À l’heure où de plus en plus de voix s’élèvent contre la pollution provoquée par le secteur aérien, nombreux sont ceux à se tourner aujourd’hui vers des transports plus doux. Pourquoi ne pas ainsi profiter de vos vacances pour enfourcher votre vélo ? Emprunter par exemple le Canal du Midi pour découvrir la cité du vin à Bordeaux ou la ville fortifiée de Carcassonne, la Loire à vélo pour visiter les châteaux de Chambord, Chenonceau et Amboise, Lyon à vélo, ou encore la Vélodyssée à l’assaut de la côte Atlantique.
Les amateurs de sports en eaux vives prendront le temps de découvrir le pont du Gard en kayak, les criques de l’île de Beauté en Canoé ou les falaises d’Étretat en paddle. Qui dit mobilité douce, dit aussi randonnées et trekking! En France, les sites naturels ne manquent pas : les Vosges, le Jura, les Pyrénées… Autres modes de transports doux : le cheval, le train, la roulotte et les croisières en péniche. Au programme : 6700 kms de voies navigables pour voguer sur le Rhin, le Danube et la Seine. De quoi déconnecter complètement au son du clapotis de l’eau !
Le slow tourisme ou tourisme lent fait de plus en plus d’adepte au fil des années et présente de nombreux avantages, notamment en France. Découvrez par exemple le Gers en pénichette sans permis, les îles Anglo-normandes en voilier ou encore la Bourgogne à pied. Autres exemples de slow tourisme en France : une nuit au Bocal, un gîte zéro déchet en Charente Maritime, un séjour au slow village de Biscarosse, une douce parenthèse à l’écolodge la Belle Verte en Ille et Vilaine ou une déconnexion au Coucoo Grands Cépages, des cabanes éco-conçues dans le Vaucluse. D’une manière générale, sachez que le slow tourisme est plus un état d’esprit. A vous de prendre le temps et de déconnecter : qu’importe l’endroit où vous passerez vos vacances en France, l’important étant surtout de vous recentrer sur ce qui vous entoure.
Très impliquée dans la préservation de son territoire, l’île de beauté se tourne de plus en plus vers un tourisme authentique et durable. Sur place, de nombreuses initiatives se développent notamment en faveur du slow tourisme. A l’image de Appe Bike, une application qui permet de visiter les principaux sites de l’île en vélo électrique avec son smartphone. Mieux : la start-up propose même de vivre des expériences locales comme la dégustation de vins régionaux, la découverte des îles sanguinaires (Ajaccio) avec un guide local ou encore un parcours sur les traces de Napoléon Bonaparte ! Autre manière de faire du slow tourisme en Corse : opter pour des hébergements écotouristiques, comme ceux engagés dans le projet Rispettu, une initiative de l’Agence de Tourisme de la Corse qui liste les hôtels réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre, leur consommation d’eau et d’énergie ou allégeant le poids de leurs déchets.